FONTAINE NOTRE DAME
Lors de la première guerre mondiale, qui a lourdement ravagé le cambraisis en 1916 et 1917, les troupes allemandes et bavaroises ont pris possession de nombreuses muches. Celle de Fontaine notre Dame n'a pas échappée à cette occupation. Les troupes cherchaient un abri efficace à l'arrière du front pour se ressourcer. Comme la plupart des souterrains de la région proche, les muches ont été ici confortées par des voûtins de briques, en particulier dans le premier tiers du réseau.
Le reste du souterrain porte les stigmates de l'occupation des militaires mais a peu changé depuis le creusement. Les salles portent de nombreux graffiti sur les parois noircies par la fumée des lampes à pétrole et autres bougies amenées par les soldats.
Mais revenons à la muche, utilisée elle depuis le XVIIe siècle. Nous sommes ici en présence d'un refuge assez petit en nombre de salles. Celui-ci prenait naissance dans l'église pour suivre une des rues principales du village. Contrairement au plan établi par la werhmacht en 1917, il n'y avait pas d'issue autre dans le village.
La descenderie, voûtée à redans, partait de l'église pour terminer au bout de 25 mètres dans le refuge. Cette descente très bien préservée était au minimum pourvue d'une porte dans la galerie dont il reste aujourd'hui un sas de protection.
Le refuge semble avoir été creusé en deux phases avec un premier tronçon de 7 salles. Cette zone, à proximité immédiate de la descente, est plus avancé, plus abouti dans le creusement, avec des salles plus vastes. Une cellule est double avec stabulation et habitat.
De nombreux graffiti attestent une occupation au XVIIe siècle de ce réseau. Quelques aménagements de râteliers et d'auges ont d'ailleurs subsisté malgré les nombreux aménagements des allemands. L'ensemble du souterrain est d'une facture fruste avec des salles simples, de petites dimensions, à entrées centrales. L'ensemble laisse une impression d'inachevé comme si les concepteurs de ce réseau étaient encore en train de le creuser lors de l'abandon de ces muches au début du XVIIIe siècle.
Notons que ce souterrain est un des mieux conservés de ce secteur. Son intégrité a été préservée en partie grâce aux travaux réalisés en 1917. Cependant, quelques poches de dissolution et faiblesses de la voûte condamnent ce souterrain dans un avenir proche.
