GRAINCOURT LEZ HAVRINCOURT
Que reste-t-il des muches de Graincourt ? Nous pourrions nous poser la question en visitant les premiers mètres de ce réseau souterrain. En effet, il est difficile au néophyte de trouver la réelle fonction de ces galeries tant il y a eu de nombreux chamboulements dans la structure même de ce réseau. Dès le haut de la descente venant de l'église, les militaires allemands lors de la première guerre mondiale, et la défense passive à la seconde guerre mondiale ont conforté l'ensemble des voûtes par de la brique. Il ne reste que quelques pierres de craie témoignant d'une ancienne descenderie. Les premiers abords de la muche, sont aussi très perturbants avec de grands espaces maçonnés de briques. La muche disparaît ici sous des voûtes et piliers montés par les troupes
bavaroises en 1917. Au sud du réseau, tout est confus, très difficile à appréhender et encore plus à comprendre. De multiples salles, couloirs, chambres se chevauchent sans logique apparente. De nombreux piliers ont été montés pour éviter l'effondrement de l'ensemble, probablement dans la crainte de gros bombardements. Mais ceci n'explique pas tout, la réponse vient de la partie Nord du souterrain où quelques belles salles de refuge ont été mieux préservées. Il est net qu'avant les conflits majeurs du XXe siècle, des carriers sont venus extraire la craie dans la muche, défigurant le souterrain. Un compte de carrier du XIXe siècle témoigne de ce labeur ingrat et difficile. Le souterrain à cet endroit semble ancien avec de vastes salles, une rue aujourd'hui disparue se dessine entre les pilliers et les murs de briques.
A cet endroit de rares graffiti attestent l'utilisation de ces salles aux XVI ou XVIIe siècles. En revanche, une rue de muches a été préservée vers le sud-ouest. Ici, peu d'aménagements en briques, les cellules uniques ont conservé leur aspect originel. Les ingénieurs bavarois ont néanmoins bâti deux salles voûtées pour accueillir un groupe électrogène et un ensemble de batteries.
La rue marque une pause au bout de 10 salles. Il semble que ce souterrain refuge ait été agrandi pour ajouter un tronçon de rue supplémentaire et 5 cellules très petites, visiblement en cours de creusement. Tout comme à Fontaine, le travail est fruste mais efficace. Néanmoins seul un long travail de plan nous permettra de redessiner cette muche telle qu'elle a pu être lors de son abandon au début du XVIIIe siècle.