COMBLES
Tout comme Heudicourt, non loin de là, il ne reste plus de la Muche que ce plan réalisé par les troupes allemandes durant la première guerre mondiale.
Nous retrouvons ici un plan linéaire, une rue unique dessert des salles aveugles. C'est l'archétype même de la Muche. Ce type de plan correspond cependant plus à un refuge du Nord- Pas de Calais que de la Somme. C'est fort probablement la proximité avec ces département qui explique cette influence dans le plan.
Une longue descente d'accès rejoint le
village souterrain d'une façon maladroite comme si les carriers avaient eu du mal à faire la jonction. La dimension importante de la descente peut se justifier par une craie ingrate qui oblige à descendre plus profondément, donc à allonger les couloirs d'accès.
Les salles sont uniques et majoritairement en quinconce, ce qui dénote un savoir faire meilleur que Heudicourt, par exemple.
Nous avons reçu, recemment d'un correspondant local, un texte provenant d'un article de presse de la Gazette de Péronne datant de mai 1876. Ce texte décrit, avec précision, la découverte de ces muches en 1875.
L'année dernière, dit la Gazette de Péronne, Mr Laurent Boyenval, qui faisait construire une grange chez lui, a environ 20m de l'église, découvrit une sorte de souterrain dans le lequel il descendit. Il vit alors une petite allée voûtée en brique, de 2m de haut sur 1m de large, qu'il pu suivre sur un parcour d'environ 30m. Mais là, il rencontra un éboulement de terre, retourna sur ses pas et ne s'occupa plus de sa découverte. Lundi dernier, la curiosité le reprenant, Mr Boyenval redescend aux souterrains, enlève les terres qui l'avaient précédemment arrêté et se trouve en face d'un long corridor en marne (ou craie tendre) qu'il l'enfile.
A quelques mètres de l'entrée est un puits, puis un autre, puis , à 90 mètres de l'entrée, commence tant à droite qu'à gauche, une série de 32 chambres quelques unes de 2 mètres de largeur sur 3 mètres de longueur, d'autres de 5 mètres du 5, irrégulièrement distancées. Toutes ces chambres sont faites en forme de caveau, le dessus cintré, pierres blanches; sur les côtés des petits trous où l'on posait sans doute des lampes; car on y voit encore des marques de fumée. On a trouvé dans l'une d'elles un tibia, un pôt cassé et une pièce de monnaie datant du commencement de la guerre de 100 ans, de 1341.
Le corridor, uniforme dans toute sa longueur qui est de 190 mètres, est terminé par un puits, bouché dans le plein pied mais ouvert du dessus. Les deux autres puits dont il est déjà parlé, sont semblable à celui-ci. Rien de particulier ne peut faire supposer à qu'elle époque remonte ces souterrains. La pièce de monnaie n'est pas une indication suffisante.
La Gazette de Péronne, Mai 1876