Ainsi, sans se substituer aux services compétents et officiels comme le BRGM , l'INERIS ou autres, nous apportons une première approche technique sur la géologie, la stabilité comme pour les solutions qui peuvent être apportées. Ces informations sont données à titre de conseil afin de mieux orienter les propriétaires vers les partenaires concernés.

Le second volet de nos recherches, et probablement le plus important par le travail qui lui est consacré sur les site, est l'historique de ces réseaux. Cette activité représente près de 80% du temps passé sur un souterrain. Ces études, menées grâce à des techniques qui ne sont jamais archéologiques, apportent d'innombrables informations sur le creusement, l'occupation et l'utilisation des structures souterraines, qu'elles soient refuges ou à destination de carrière.

D'une manière générale, ces études, historiques ou géotechniques, sont sanctionnées par la remise aux propriétaires de documents relatifs aux travaux menés dans le souterrain. Le plan au 50eme, ainsi qu'un reportage photo et vidéo, augmenté d'une notice historique, permettent une transmission du savoir et une meilleure compréhension du réseau souvent très méconnu.

Les souterrains refuges étudiés donnent en plus la possibilité de faire une conférence publique dans la commune concernée. Conférence qui replace la Muche dans un contexte plus global, régional et historique. Celle-ci fait d'ailleurs aussi le point sur les spécificités du réseau présenté.

Il est difficile, voire impossible, de réaliser une étude historique sans aborder, quelque peu, la géotechnique. La prise de levé, l'architecture, le choix de la profondeur du réseau... dépendent de la nature du terrain, de la stabilité du souterrain, du réseau de fracturation de la roche. Notre formation, en architecture d'une part, et en géotechnique spécialisée dans les réseaux souterrains anthropiques d'autre part, nous permettent de donner des conseils professionnels et avisés dans ce domaine.

Notre groupe est amené à effectuer cette étude à la demande des particuliers, de communes ou d'organismes tels les services archéologiques. Des inquiétudes concernant la stabilité ou la dangerosité d'un réseau souterrain connu conduit à approfondir notre étude géotechnique. Le cas se présente, plus généralement, lors d'effondrements où nos connaissances sont demandées pour donner un avis ou un conseil sur l'évolution du sinistre, mais surtout sur les démarches à effectuer auprès des divers organismes compétents.

D'une manière générale, la visite systématique et régulière des réseaux souterrains qui nous sont connus permet d'appréhender au mieux l'évolution de la stabilité et permet aussi de prévenir les sinistres par es conseils prodigués aux propriétaires.

Qu'apportons-nous ?

Une étude des plans de diaclases du réseau, le levé de fracturations et anomalies de la roche. Une information sur le comportement des voûtes dans leur ensemble ou dans des zones particulières qui présentent des risques plus importants.

Une topographie détaillée et précise du réseau dans son contexte géologique permettant la localisation de la structure souterraine par rapport à la surface.

D'une manière générale, la prévention des risques souterrains par un jeu de conseils techniques et parfois juridiques.

Les souterrains sont mal connus. Souvent, les informations et histoires que nous pouvons recueillir ne sont pas plus que des légendes ou au mieux une ancestrale tradition orale. Pour les Muches, en particulier, si nombre de personnes ou chercheurs pensent que tout a été dit, la réalité montre que l'on sait peu de choses de l'Histoire de ces structures. Quelques chercheurs émérites comme Bouthors, Blanchet ou plus récemment Fourdrin ont voulu en apprendre plus et ne pas se contenter du savoir habituel. Nous nous inscrivons dans cette mouvance, repartant à zéro, avec une approche et des méthodes nouvelles.

L'optique est simple.

- Redéfinir les muches dans leur contexte historique et sociologique.

- Replacer ces structures dans le cadre des souterrains refuges.

- Analyser et comprendre leur genèse et leur creusement.

- Définir leur fonctionnement, leur utilisation exacte.

- Sortir des banalités et infirmer ou confirmer les légendes et traditions liées aux souterrains du Nord de la France.

Nos travaux reposent sur deux sources de données, les recherches en archives et les études de sites. Souvent, la recherche commence par les données d'archives qui constituent la base de l'étude. Les informations sont glanées au travers des biblios, des enquêtes sur le terrain, mais aussi par les informations remontées par le réseau des membres du Groupe. Le but est aussi de collecter des "souvenirs" liés à des occupations des muches lors de descentes plus récentes. Ces témoignages servent l'histoire de ces réseaux après leur abandon.

L'étude de site, réalisée dans le souterrain, fait souvent suite à cette première recherche en archives. Elle est à l'initiative de notre groupe avec l'autorisation contractuelle du propriétaire. D'autres études sont menées aussi lors de découvertes fortuites ou réouvertures réalisées par nos collègues associatifs, toujours dans les mêmes conditions d'autorisations.

L'étude de site répond à deux critères restrictifs essentiels; l'autorisation écrite contractuelle du ou des propriétaires, et le respect des règles de l'archéologie. En effet, en aucun cas, conformément à l'engagement pris avec les propriétaires, nous ne violons les règles de l'archéologie, ni utilisons des techniques d'étude s'apparentant à l'archéologie.

Quelles-sont les techniques mises en œuvre ?

- des techniques de géotechnique : étude de sol et topographie.

- une étude de bâti effectuée par de multiples relevés complémentaires (coupes, axonométries, restitutions etc.)

- une étude historique et sociologique de la localité et des environs.

- un reportage exhaustif photographique et vidéo.

L'ensemble des données récoltées permet alors de retracer l'intégralité de l'histoire du site, depuis sa genèse jusque nos jours. L'ensemble de ces informations étant consignées au travers de supports divers comme les notices, dossiers ou rapports, mais aussi de manière générale par des conférences, actes, articles de presse généraliste ou spécialisée.

Ce site internet permet aussi de regrouper l'ensemble des informations et nouveautés sur les résultats de nos recherches, sur chaque site étudié, à propos des muches des trois départements de la France septentrionale.

La diffusion.

Après chaque étude menée sur un souterrain refuge, un double des plans, photos, notice est remis gratuitement à l'ensemble des propriétaires. Tout ceci est offert par contrepartie en remerciement pour l'autorisation d'effectuer nos travaux dans des sites fermés habituellement.

Un double du plan est archivé systématiquement dans les services du BRGM (pour la Picardie) et au SDICS (pour la région Nord-Pas de Calais). Quand l'étude est menée dans le cadre d'une action officielle des services régionaux de l'archéologie, les documents sont disponibles auprès des services de la DRAC.